Le taux de rotation des stocks, c'est bien plus qu'un simple chiffre dans un tableau de bord. Pensez-y comme au pouls de votre entreprise. Un pouls rapide et régulier ? C'est le signe d'une activité saine, où les produits entrent et sortent à un bon rythme. Un pouls lent et faible ? Attention, c'est peut-être le symptôme d'un problème de surstockage qui vous coûte de l'argent.
En clair, cet indicateur mesure la vitesse à laquelle vous vendez et remplacez votre stock sur une période donnée. C'est un baromètre de votre efficacité opérationnelle.
Pourquoi le taux de rotation des stocks est si crucial pour votre entreprise
Imaginez que votre stock est l'eau d'une rivière. Si l'eau coule vite et librement, c'est un signe de vie et de dynamisme. Mais si elle stagne, elle devient un problème, attire les moustiques et finit par coûter cher. Votre taux de rotation des stocks, c'est exactement ça : la mesure du "débit" de vos produits, de l'entrepôt jusqu'au client.
Ce n'est pas juste un ratio pour votre comptable. C'est un indicateur de performance (KPI) qui a un impact direct et profond sur la santé financière de votre activité, que vous dirigiez un e-commerce, une TPE ou une PME dans l'industrie.
L'impact financier direct
Un stock qui ne bouge pas, c'est du capital qui dort. Chaque article posé sur vos étagères, c'est de l'argent immobilisé. De l'argent que vous ne pouvez pas investir dans le marketing, dans l'innovation ou dans le développement de votre entreprise.
Un bon taux de rotation, au contraire, signifie que vous transformez rapidement votre inventaire en cash. Cette accélération de votre cycle de trésorerie renforce votre fonds de roulement et votre capacité à saisir de nouvelles opportunités. Pour aller plus loin, vous pouvez explorer nos ressources sur la gestion d'entreprise, un pilier essentiel du pilotage.
La réduction des coûts cachés
Le coût d'un produit en stock ne se limite pas à son prix d'achat. Loin de là. Il y a toute une série de frais, souvent oubliés, qui s'accumulent :
- Coûts de stockage : Le loyer de l'entrepôt, l'électricité, le chauffage, la maintenance…
- Frais d'assurance : Protéger votre stock contre le vol ou les sinistres a un prix.
- Risque d'obsolescence : La mode passe, la technologie évolue, les dates de péremption arrivent à échéance. Vos produits peuvent devenir invendables.
- Coûts de manutention : Le temps passé par votre équipe à gérer, déplacer et organiser ce stock.
En optimisant la rotation, vous diminuez mathématiquement le temps que chaque article passe dans votre entrepôt. Le résultat est immédiat : une baisse de tous ces coûts annexes et, par conséquent, une augmentation directe de vos marges.
L'amélioration de la satisfaction client
Enfin, un taux de rotation élevé, s'il est bien géré, est souvent le signe que vous proposez une offre de produits "frais" et en phase avec le marché. Vous vendez à vos clients les articles les plus récents, pas des produits qui prennent la poussière depuis des mois.
Cela prouve que vous comprenez la demande et que vous y répondez avec agilité. Bien sûr, il faut rester vigilant pour ne pas tomber dans la rupture de stock. Mais une rotation saine envoie un signal fort : votre chaîne logistique est efficace et vous savez satisfaire vos clients, ce qui est la base de la pérennité de toute activité.
Calculer simplement le taux de rotation des stocks
Calculer le taux de rotation des stocks, ça vous fait peur ? Vous imaginez déjà des formules complexes et des termes comptables obscurs ?
Rassurez-vous. L'objectif n'est pas de vous noyer dans le jargon, mais de vous donner un outil simple et puissant pour piloter votre entreprise. La formule est logique et s'appuie sur deux chiffres que vous connaissez déjà.
La méthode la plus directe et reconnue par tous est de diviser le coût de vos marchandises vendues par la valeur moyenne de votre stock sur une période donnée (généralement un an).
Formule du taux de rotation des stocks :
Taux de Rotation = Coût des Marchandises Vendues (CMV) / Stock Moyen
Ce chiffre vous dit tout simplement combien de fois vous avez vidé et rempli vos étagères au cours de l'année. Un taux de 8, par exemple, signifie que votre stock a été entièrement renouvelé huit fois. Facile, non ?
Décortiquer la formule : d'où viennent les chiffres ?
Pour que ce calcul ait du sens, il faut comprendre ce que représentent ses deux piliers : le Coût des Marchandises Vendues (CMV) et le Stock Moyen.
1. Le Coût des Marchandises Vendues (CMV)
Ce n'est rien de plus que le coût d'achat direct de tout ce que vous avez vendu. Il comprend le prix payé à vos fournisseurs et les frais de transport pour acheminer les produits jusqu'à vous.
Attention, on parle bien ici du coût brut, sans votre marge. C'est ce qui le rend comparable à la valeur de votre stock, qui est elle aussi calculée au coût d'achat. Vous trouverez facilement ce montant dans votre compte de résultat.
2. Le Stock Moyen
Comme son nom l'indique, c'est la valeur moyenne de votre inventaire sur la période étudiée. Le calculer permet de lisser les pics et les creux liés à la saisonnalité ou à de grosses commandes ponctuelles, ce qui rend le résultat beaucoup plus juste.
Pour le calculer, la méthode la plus courante est la suivante :
- Formule du Stock Moyen : (Valeur du stock au début de la période + Valeur du stock à la fin de la période) / 2
Si votre activité connaît de fortes variations saisonnières, je vous conseille d'aller plus loin. Calculez une moyenne à partir de vos valeurs de stock mensuelles ou trimestrielles. Le résultat sera bien plus fidèle à la réalité de votre activité tout au long de l'année.
Des exemples concrets pour y voir plus clair
Rien de tel que la pratique pour maîtriser la théorie. Voyons ensemble comment cette formule s'applique à travers deux exemples simples.
Le tableau ci-dessous illustre le calcul du taux de rotation pour deux entreprises très différentes. Cela vous aidera à visualiser comment la formule s'adapte à divers contextes et à mieux comprendre l'impact des chiffres sur le résultat final.
Élément | Entreprise A (Détaillant de mode) | Entreprise B (Vendeur de meubles) |
---|---|---|
Coût des Marchandises Vendues (CMV) | 300 000 € | 800 000 € |
Stock début d'année | 40 000 € | 150 000 € |
Stock fin d'année | 60 000 € | 250 000 € |
Calcul du Stock Moyen | (40 000 + 60 000) / 2 = 50 000 € | (150 000 + 250 000) / 2 = 200 000 € |
Calcul du Taux de Rotation | 300 000 € / 50 000 € = 6 | 800 000 € / 200 000 € = 4 |
Ces exemples montrent bien que le taux de rotation n'est pas un chiffre absolu ; il dépend entièrement de la dynamique de votre secteur. La boutique de mode renouvelle son stock 6 fois par an pour suivre les tendances, tandis que le vendeur de meubles, avec des produits plus coûteux et une rotation plus lente, le renouvelle 4 fois.
En France, suivre cet indicateur est crucial, que vous soyez dans le commerce ou l'industrie. Si vous souhaitez creuser le sujet, de nombreuses ressources sur la rotation des stocks et son application sont disponibles pour aller plus loin.
En maîtrisant ce calcul, vous ne regardez plus seulement des chiffres bruts. Vous transformez des données comptables en un véritable indicateur de performance, ce qui vous permet de prendre des décisions éclairées pour votre entreprise.
Ça y est, vous avez votre chiffre. Un 4, un 8, peut-être même un 12.
Mais qu'est-ce que ce nombre signifie vraiment pour votre business ? Seul, il ne raconte qu'une partie de l'histoire. Pour le transformer en un véritable outil de décision, il faut apprendre à lire entre les lignes et à le remettre dans son contexte.
Interpréter ce ratio, c'est comme décoder la santé de votre flux de marchandises. C'est l'étape cruciale qui transforme un simple indicateur en une boussole stratégique, vous guidant vers une gestion de stock plus fine et, surtout, plus rentable.
Le mythe du « toujours plus vite »
On pourrait croire qu'un taux de rotation très élevé est forcément le signe d'une excellente gestion. C'est souvent vrai, car cela veut dire que vos ventes sont dynamiques et que votre capital ne dort pas sur les étagères.
Mais attention à ne pas tomber dans le piège de la vitesse à tout prix.
Un taux excessivement élevé peut cacher un problème bien plus sournois : des niveaux de stock dangereusement bas. Si vous vendez vos produits presque aussi vite que vous les recevez, la moindre perturbation chez votre fournisseur ou un pic de demande imprévu peut provoquer une rupture de stock.
Le résultat ? Des ventes perdues, des clients frustrés qui filent chez la concurrence, et une image de marque qui en prend un coup. L'objectif n'est donc pas la rotation maximale, mais le juste équilibre entre des ventes rapides et un stock de sécurité suffisant pour dormir sur ses deux oreilles.
Quand un taux faible tire la sonnette d'alarme
À l’inverse, un faible taux de rotation est presque toujours un mauvais signe. Si votre taux est de 2, cela signifie que vous ne renouvelez l'ensemble de votre stock que deux fois par an. En moyenne, vos produits passent donc six mois dans votre entrepôt avant de trouver preneur.
Cette lenteur a des conséquences financières directes et bien réelles :
- Votre argent est immobilisé : Votre capital prend littéralement la poussière sous forme de produits invendus.
- Vos coûts de stockage explosent : Plus un produit reste longtemps, plus il vous coûte cher en loyer, assurance, électricité et manutention.
- Le risque d'obsolescence grimpe en flèche : Vos articles peuvent se démoder, se périmer ou devenir techniquement dépassés, vous forçant à les brader, voire à les jeter.
Un taux de rotation faible est le symptôme clair d'un surstockage. C'est une inefficacité coûteuse qui pèse lourdement sur vos marges et votre trésorerie. Mettre le doigt dessus est la première étape pour libérer des ressources précieuses.
Pour que ça parle : transformer le ratio en jours de stock
Le taux de rotation reste un ratio, un concept parfois un peu abstrait. Pour le rendre bien plus concret, il existe une astuce très simple : le convertir en une durée, la couverture de stock en jours (parfois appelée Days of Inventory Outstanding ou DIO).
Cette métrique répond à une question simple et essentielle : « En moyenne, pendant combien de jours un article reste-t-il dans mon stock avant d'être vendu ? »
La formule est un jeu d'enfant :
Couverture de stock (en jours) = 365 / Taux de rotation des stocks
- Exemple A : Un taux de rotation de 8 équivaut à une couverture de 45,6 jours (365 / 8). Vos produits restent donc en moyenne un mois et demi en stock. C'est déjà plus parlant, non ?
- Exemple B : Un taux de rotation de 4 signifie une couverture de 91,25 jours (365 / 4). Vos produits restent en moyenne trois mois complets dans votre entrepôt.
Cette vision en jours est souvent bien plus intuitive pour piloter les opérations au quotidien. Elle permet de se fixer des objectifs clairs et de visualiser immédiatement l'impact de chaque décision.
Le pouvoir du contexte : la comparaison, c'est la clé
Un chiffre, seul, ne veut rien dire. Pour vraiment juger de la performance de votre taux de rotation des stocks, vous devez le confronter à deux éléments indispensables.
-
Votre propre historique : Comparez votre taux actuel à celui des trimestres ou des années précédentes. Une amélioration constante ? Bravo, vous êtes sur la bonne voie. Une dégradation soudaine ? C'est le signal qu'il faut creuser pour comprendre : nouvelle concurrence, changement dans la demande, souci d'approvisionnement…
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Les moyennes de votre secteur : C'est sans doute la comparaison la plus importante. Un taux de 5 peut être catastrophique pour une épicerie (où les produits frais doivent tourner en quelques jours) mais excellent pour un concessionnaire automobile. Vous devez absolument savoir où vous vous situez : êtes-vous un leader, dans la moyenne, ou à la traîne par rapport à vos pairs ? Cette analyse comparative est cruciale pour fixer des objectifs pertinents et identifier votre véritable marge de progression.
Mettre votre performance en perspective : la comparaison sectorielle
Vous avez calculé votre taux de rotation. C'est un excellent point de départ. Mais ce chiffre, qu'il soit de 4, 8 ou 12, ne veut pas dire grand-chose tout seul. Pour lui donner un sens, il faut le comparer à ce qui se fait dans votre secteur.
Savoir si votre taux est « bon » ou « mauvais » dépend entièrement du terrain de jeu sur lequel vous évoluez. Un même score peut être un signe d'excellence pour une entreprise et un signal d'alarme pour une autre.
Pourquoi chaque secteur a ses propres règles du jeu
Imaginez une seconde une épicerie fine. Un taux de rotation de 12 (soit un renouvellement complet du stock chaque mois) serait tout juste correct, voire un peu lent pour les produits frais. Les dates de péremption courtes et la demande quasi quotidienne forcent un rythme effréné.
Maintenant, pensez à un concessionnaire de voitures de luxe. Un taux de 12 serait une catastrophe industrielle. Cela voudrait dire vendre la totalité de son parc automobile chaque mois. C'est non seulement irréaliste, mais cela signifierait aussi avoir des stocks faméliques et prendre le risque de ne jamais pouvoir satisfaire un client qui passe la porte.
Cette infographie illustre bien comment les différents éléments s'emboîtent.
On voit clairement qu'un stock moyen bien géré par rapport aux ventes permet de maîtriser la durée de stockage, ici ramenée à 45 jours.
Plusieurs raisons expliquent ces grandes différences entre les secteurs :
- La durée de vie du produit : C'est évident, les denrées périssables (alimentaire) doivent tourner très vite. À l'inverse, des biens durables comme des meubles ou des matériaux de construction peuvent rester en stock bien plus longtemps.
- Les cycles de vente : Vendre un smartphone prend quelques minutes. Vendre une machine-outil industrielle peut prendre des mois de négociation. Le temps de décision du client a un impact direct sur la vitesse à laquelle votre stock s'écoule.
- La complexité logistique : Si vos produits viennent de l'autre bout du monde ou nécessitent une fabrication complexe, vous êtes obligé de maintenir des stocks plus importants pour éviter les ruptures. Votre rotation sera donc mécaniquement plus faible.
- La saisonnalité : Un vendeur de jouets voit sa rotation exploser au dernier trimestre, avant de retomber lourdement le reste de l'année.
Les pratiques logistiques elles-mêmes ont beaucoup évolué. Dans les années 1990, le taux de rotation moyen dans le commerce de détail en France flirtait souvent avec les 4. Mais avec la digitalisation et l'optimisation des chaînes d'approvisionnement, ce chiffre a grimpé, les enseignes gagnant en moyenne 2 à 3 points de performance entre 2000 et 2020. Pour creuser ce sujet, vous pouvez lire des analyses approfondies sur la rotation des stocks.
Se positionner avec des repères fiables
Pour vous évaluer correctement, il est donc crucial de vous comparer aux standards de votre industrie. Ce benchmark est votre meilleure boussole pour fixer des objectifs réalistes et savoir où concentrer vos efforts.
Pour vous donner une idée plus claire, voici un tableau qui récapitule les fourchettes de taux de rotation habituellement observées.
Taux de rotation moyens par secteur d'activité
Un aperçu des taux de rotation des stocks considérés comme standards dans différents secteurs pour aider les entreprises à évaluer leur performance.
Secteur d'activité | Fourchette de taux de rotation annuel |
---|---|
Grande distribution (alimentaire) | 10 à 20 |
Mode et Habillement | 4 à 8 |
Automobile (concessionnaires) | 2 à 4 |
High-Tech et Électronique | 5 à 9 |
BTP et Matériaux de construction | 3 à 6 |
Industrie Pharmaceutique | 3 à 7 |
Le véritable enjeu : L'objectif n'est pas de copier bêtement la moyenne de votre secteur, mais de la comprendre. Si votre taux est bien en dessous, il y a de grandes chances que vous soyez en surstockage, ce qui immobilise de l'argent qui pourrait être mieux utilisé ailleurs. À l'inverse, s'il est beaucoup plus élevé, demandez-vous si c'est le fruit d'une efficacité redoutable ou si vous jouez avec le feu en frôlant la rupture de stock.
Cette analyse comparative est la clé. C'est elle qui transforme un simple indicateur en une véritable stratégie d'optimisation, ciblée et efficace.
Stratégies concrètes pour améliorer votre rotation
Calculer et comprendre votre taux de rotation des stocks, c'est bien. Savoir comment l'améliorer, c'est mieux. Maintenant, passons aux choses sérieuses : les leviers concrets pour transformer cet indicateur en un véritable moteur de performance pour votre entreprise.
Ne cherchez pas de solution miracle. Il s'agit plutôt de piliers méthodologiques à adapter à votre réalité. L'objectif est simple : vendre plus vite ce que vous avez, acheter plus intelligemment ce dont vous avez besoin, et surtout, libérer le capital précieux qui dort sur vos étagères.
Affiner la prévision de la demande
La raison numéro un d'un mauvais taux de rotation ? Un décalage monumental entre ce que vous stockez et ce que vos clients achètent réellement. Pour combler ce fossé, la clé est d'améliorer drastiquement la précision de vos prévisions de ventes.
Arrêtez de simplement regarder les ventes du mois dernier pour deviner celles du mois prochain. Plongez dans vos données historiques sur plusieurs années. C'est là que se cachent les vraies tendances et les cycles saisonniers qui dictent votre activité.
L'analyse prédictive n'est plus réservée aux géants du secteur. En exploitant vos propres données de vente, les tendances du marché et même des facteurs externes comme la météo ou des événements locaux, vous pouvez construire des modèles de demande beaucoup plus fiables. C'est le fondement d'un approvisionnement juste et agile.
Cette approche proactive vous permet non seulement d'anticiper les pics de demande, mais aussi les périodes creuses. Fini de commander des produits qui risquent de prendre la poussière pendant des mois.
Optimiser la politique d’approvisionnement
Avoir les meilleures prévisions du monde ne sert à rien si votre stratégie d'achat va dans le sens inverse. C'est vrai, il est tentant de passer des commandes massives pour obtenir des remises sur volume. Mais cette approche peut torpiller votre taux de rotation et immobiliser votre trésorerie.
Adopter une démarche plus agile est souvent bien plus rentable sur le long terme. Voici quelques pistes à explorer :
- Commandes plus petites, mais plus fréquentes : Au lieu de commander du stock pour six mois, pourquoi ne pas passer à des commandes mensuelles, voire hebdomadaires, pour vos produits stars ? Votre stock moyen diminue, et votre taux de rotation s'accélère mécaniquement.
- Le Juste-à-Temps (JAT) : Cette philosophie consiste à recevoir les marchandises pile au moment où vous en avez besoin. Oui, ça demande une synchronisation parfaite avec des fournisseurs fiables, mais les gains en coûts de stockage et en rotation sont spectaculaires.
- Négociation avec les fournisseurs : Discutez avec vos partenaires pour raccourcir les délais de livraison. Un fournisseur qui vous livre en une semaine au lieu d'un mois vous permet de réduire considérablement vos stocks de sécurité.
Le but du jeu est de réduire le temps entre le moment où vous payez votre stock et celui où vous le vendez. Chaque jour gagné, c'est de la trésorerie et de la rentabilité en plus.
Gérer activement les stocks dormants
Chaque entrepôt a ses fantômes : ces produits qui n'ont pas bougé depuis des lustres. Ces stocks dormants sont un véritable boulet pour votre entreprise. Ils monopolisent de l'espace, du capital, et finissent par coûter plus cher en stockage qu'ils ne rapportent.
Une gestion active est non négociable. Voici comment vous pouvez réveiller ces stocks :
- Identifiez-les sans pitié : Utilisez votre logiciel de gestion pour lister tous les articles sans aucune vente depuis 6 ou 12 mois. Classez-les par valeur pour savoir par où commencer.
- Lancez des actions commerciales ciblées : N'attendez pas un miracle. Créez des offres groupées (le fameux bundling) en associant un produit dormant à un best-seller. Mettez en place des promotions agressives ou des ventes flash pour vous en débarrasser rapidement.
- Explorez d'autres canaux de vente : Si vos clients habituels les boudent, pensez aux marketplaces de déstockage ou aux soldeurs. Mieux vaut récupérer une partie de la mise que de tout perdre.
Le pire choix possible est de ne rien faire. Une petite perte immédiate lors d'une liquidation est presque toujours plus rentable que de laisser un produit générer des coûts pendant encore des mois.
Investir dans la technologie adaptée
Essayer de piloter tout ça manuellement avec des feuilles de calcul, c'est s'exposer à des heures de travail fastidieux et à des erreurs coûteuses. Aujourd'hui, la technologie est votre meilleure alliée pour optimiser le taux de rotation des stocks.
Un logiciel de gestion d'entrepôt (WMS) ou un ERP performant automatise le suivi et vous donne une visibilité en temps réel sur chaque article. Ces systèmes centralisent toutes les données critiques : ventes, niveaux de stock, délais fournisseurs, coûts. Pour ceux qui réfléchissent à ces solutions, il existe de nombreux outils de gestion qui peuvent réellement transformer vos opérations.
Grâce à des tableaux de bord clairs, vous suivez votre taux de rotation en continu, repérez en un clin d'œil les stocks à la traîne et prenez des décisions basées sur des données fiables, pas sur votre instinct. C'est un investissement qui se rentabilise très vite en réduisant le surstockage et en améliorant l'efficacité globale.
Foire aux questions sur le taux de rotation des stocks
Même après avoir décortiqué les calculs et les stratégies, certaines questions reviennent très souvent. Le taux de rotation des stocks est un indicateur incroyablement riche, mais ses subtilités peuvent vite devenir un casse-tête.
Pas d'inquiétude, cette section est là pour ça. On va tacler les doutes les plus fréquents, histoire de lever toute ambiguïté et de vous donner la confiance nécessaire pour piloter votre stock comme un pro.
Un taux de rotation des stocks peut-il être trop élevé ?
Oui, et c’est un paradoxe qui en surprend plus d’un. On a tendance à penser qu'un taux de rotation qui crève le plafond est le Graal, la preuve que vos produits se vendent comme des petits pains.
Pourtant, un taux anormalement élevé cache souvent un danger bien réel : un niveau de stock beaucoup trop bas. Si vous vendez vos articles à la seconde où ils arrivent, vous n'avez aucune marge de sécurité. Le moindre petit retard de votre fournisseur ou un pic de demande imprévu, et c'est la rupture de stock assurée.
Le résultat ? Des ventes perdues, des clients frustrés qui filent chez la concurrence, et une réputation qui en prend un coup. L'objectif n'est donc pas la vitesse maximale à tout prix, mais de trouver un équilibre sain entre un flux rapide et un stock de sécurité suffisant pour encaisser les imprévus.
Comment la saisonnalité impacte-t-elle ce calcul ?
La saisonnalité est un des plus gros pièges dans lequel on peut tomber. Si vous l'ignorez, votre analyse sera complètement faussée et vous risquez de prendre de très mauvaises décisions.
Prenons un exemple simple : un vendeur de jouets. Son stock va exploser en novembre et décembre, puis chuter brutalement en janvier. Si vous calculez votre stock moyen en ne prenant que la valeur au 1er janvier et au 31 décembre, le chiffre obtenu sera une illusion. Il ne représentera absolument pas la réalité de votre année.
Pour lisser ces montagnes russes et avoir une vision juste, il est crucial de calculer le stock moyen sur une base mensuelle, voire trimestrielle. En additionnant la valeur du stock de chaque fin de mois et en divisant par douze, vous obtenez une moyenne bien plus fidèle à la vie réelle de votre entreprise.
Quelle est la différence avec le calcul basé sur le chiffre d'affaires ?
On tombe parfois sur des calculs de rotation qui utilisent le chiffre d'affaires (CA) à la place du Coût des Marchandises Vendues (CMV). C'est plus simple, c'est vrai, mais c'est aussi beaucoup moins précis et ça peut vous induire en erreur.
La méthode la plus rigoureuse, celle que tous les experts-comptables vous recommanderont, utilise le CMV. Pourquoi ? Parce qu'on compare des choux avec des choux. Votre stock est évalué à son coût d'achat, et le CMV, c'est justement le coût d'achat des produits que vous avez vendus.
Utiliser le chiffre d'affaires, qui inclut votre marge, c'est comme comparer des mètres et des kilos. Ça gonfle artificiellement votre taux de rotation et ça vous donne une fausse impression d'efficacité. Pour une analyse financière sérieuse, restez-en au CMV. C'est non négociable.
Faut-il analyser la rotation par produit ou de manière globale ?
La réponse est simple : il faut faire les deux. Ce ne sont pas des approches opposées, mais complémentaires. Elles ne répondent tout simplement pas aux mêmes questions.
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L'analyse globale vous donne le pouls de votre entreprise. C'est votre indicateur de performance (KPI) général pour suivre votre efficacité globale et vous comparer aux autres acteurs de votre secteur.
-
L'analyse par produit (ou par catégorie), c'est là que la magie opère. C'est à ce niveau de détail que vous pouvez vraiment agir et optimiser.
Cette analyse fine, que l'on mène souvent avec la méthode ABC (qui classe les produits par ordre d'importance), est vitale pour identifier :
- Vos produits "stars" : Ceux qui tournent vite et font une grosse partie de votre CA. Sur ceux-là, la rupture de stock est interdite.
- Vos produits "dormants" : Ceux qui ne bougent pas, ou presque. Ils bloquent votre trésorerie et vous coûtent de l'argent en stockage. Ce sont les candidats parfaits pour des promotions ou une liquidation.
Passer du suivi sur papier à un véritable outil vous donne les moyens de faire cette analyse fine. Pour aller plus loin, découvrez comment passer du document papier à l'outil de gestion pour un pilotage plus efficace.
C'est en jonglant entre la vue d'ensemble et le zoom sur les détails que le taux de rotation passe d'un simple chiffre sur un rapport à un puissant levier stratégique pour votre business.
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